L'histoire de l'émigration française au Canada

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L’émigration française au Canada

Ils sont partis de Normandie, d’Aunis… Ils s’appelaient Duchesne, Rivard, Tremblay, Langlois… Ils se sont établis en Acadie, au Canada, dans les Pays-d’en-Haut, jusqu’en Louisiane.

En fondant leurs familles, ils ont bâti un nouveau pays.

01.

Le Nouveau Monde et son exploration

Exploré dès la fin du XVe siècle, en cherchant un passage vers l’Inde et la Chine, le Nouveau Monde est une source de curiosité pour les Européens.

Ils y voient l’opportunité d’un nouveau départ, de richesses ou d’aventures. L’Espagne convoite l’or et l’argent de l’Amérique Centrale, du Pérou et du Mexique. Le Portugal mise plutôt sur le commerce des épices sur la côte du Brésil. Les Anglais colonisent la côte Est de l’Amérique du Nord. La France, quant à elle, établit un empire commercial fondé sur la traite des fourrures avec la fondation à Tadoussac, d’un premier comptoir en 1600.

02.

La Nouvelle-France : entre rêves et réalités

En 1535, François 1er nomme Jacques Cartier à la tête de plusieurs expéditions en Amérique du Nord. Les terres explorées regorgent de richesses (fer, quartz…) mais elles déçoivent le Roi qui se désintéresse de ces contrées. C’est surtout la pêche à la morue, à la baleine qui attirent les Français vers les bancs de Terre Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent. Ils y aménagent des installations temporaires pour y effectuer le salage et le séchage du poisson. Ainsi, ils entrent très tôt en contact avec les Amérindiens. C’est l’origine du commerce des peaux et des fourrures.

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1608

La naissance de la colonie, Québec

C’est en tant que géographe cartographe, que le Charentais Samuel de Champlain, est invité à faire le voyage. Sur place, il conclut une alliance avec les autochtones. En 1608, ces derniers lui permettent d’implanter en Nouvelle France la première ville francophone d’Amérique : Québec. Il choisit comme emplacement « l’endroit où le fleuve se rétrécit », en langue autochtone « Kebec ». La traite des fourrures devient l’activité économique principale de la ville. Puis, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, fonde Ville-Marie (Montréal) en 1642 dans le but d’évangéliser les populations amérindiennes.

La colonie se développe grâce au cardinal Richelieu (nommé par Louis XIII « Grand maître et surintendant général de la Navigation et du Commerce ») qui instaure une véritable politique coloniale en mettant sur pied, en 1627, la compagnie des Cents-Associés.

1608

1628

Le rôle de la Compagnie des Cents-Associés

Cette compagnie compte une centaine d’actionnaires dont Samuel de Champlain et Robert Giffard, le Percheron. Sa mission est de peupler la colonie de « naturels français catholiques » des 2 sexes et d’en exploiter les richesses. À cette date, la population ne dépasse pas les 100 personnes. 

La compagnie détient le monopole de la traite de la fourrure en contrepartie, elle doit envoyer dès 1628, 4000 émigrants, en 15 ans.  Ce commerce devient l’une des principales activités économiques mais il faut également des charpentiers, maçons, ouvriers, travailleurs agricoles… Ces derniers partent de nombreuses régions de France (Perche, Poitou, Charente, Normandie…). Ils sont engagés pour 3 ans mais peuvent s’installer une fois leur contrat rempli.

L’Angleterre et la France s’affrontent pour dominer Québec jusqu’en 1632 où le traité de Saint-Germain-en-Laye restitue l’établissement de la colonie à la France. 

En 1660, la colonie ne compte que 3000 habitants au lieu des 4000 prévus.

En 1663, avec Louis XIV, la Nouvelle-France entre désormais dans le domaine royal et devient l’objet d’une véritable politique de colonisation.

1628

1665

La consolidation de la colonie Québec

C’est à partir de 1665 que nous pouvons parler de l’installation permanente de la colonie française en Nouvelle-France. Le régiment de Carignan-Salières composé de plus de 1000 hommes est envoyé pour contrer les Iroquois soutenus par la Grande-Bretagne. Le roi assume également, à ses frais, la traversée et la dot de centaines de jeunes Françaises en âge de se marier et de fonder une famille : les Filles du Roi.

En 1665, on recense 4000 habitants. 7 ans plus tard, on en compte 7000 !

À partir des années 1700, le peuplement français atteint la région des Grands Lacs, le bassin du Mississippi et la Louisiane. Vers 1730, les industries des forges et de la construction navale prennent leur essor. Le développement prend une nouvelle ampleur. 

1665

Ils sont restés en Nouvelle-France 

Moins de la moitié des 33 500 Français ayant fait le voyage décident de s’installer définitivement. Ceux qui restent deviennent des familles souches et font perdurer leurs noms dans le Canada contemporain. Gagnon ou Tremblay sont les patronymes les plus fréquents au Québec et viennent du Perche en France.

La plupart des militaires et administrateurs arrivés dans la colonie entre 1600 et 1760 rentrent en France. 400 de ces soldats restent sur place.

Des engagés (colons), des commerçants, des religieux ainsi que des femmes, venues seules, les Filles du Roi et quelques soldats constituent les principaux fondateurs de l’Amérique française.

03.

De la Nouvelle-France au Canada

Au gré des explorations, des conflits et des traités, la Nouvelle-France s’agrandit jusqu’à couvrir les trois quarts de l’Amérique du Nord.

1713

La France entre en conflit avec la Grande-Bretagne pour le contrôle de ce vaste territoire. En 1713, par le traité d’Utrecht, les Français, inférieurs en nombre, doivent renoncer à leurs prétentions. Ils perdent et cèdent l’Acadie, Terre-Neuve, la baie d’Hudson et leurs 1700 habitants à la Grande-Bretagne.

1713

1754

Au début, les Acadiens obtiennent le droit de rester neutres mais lorsque la Guerre de 7 ans éclate en 1754, les Britanniques leur réclament un serment d’allégeance à la couronne. Suite à leur refus, 12 000 Acadiens (la population s’est beaucoup développée) sont envoyés de forces par petits groupes dans diverses colonies britanniques, où ils ne sont pas les bienvenus.  Ils connaissent pour la plupart un sort peu enviable, souvent en quasi esclavage ou parqués dans des camps… C’est ce que l’Histoire appelle le Grand Dérangement.

1754

1763

La Grande-Bretagne sort en position de force de la guerre qui s’achève en 1763, par le traité de Paris. Celui-ci permet à la France de récupérer la Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante et Sainte-Lucie, en abandonnant définitivement la Nouvelle France.

1763

04.

La Franco-Amérique aujourd’hui

Plus de 23 300 000 Nord-Américains ont un ancêtre français. Environ 7 600 000 d’entre eux sont francophones. Ils vivent principalement au Québec et en Acadie - Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard -, en Ontario, au Manitoba, en Alberta et en Colombie-Britannique. 

Aux États-Unis, on les trouve majoritairement en Louisiane mais aussi en Nouvelle-Angleterre, en Floride, au Texas, en Californie. Aux 4 coins de l’Amérique, des millions d’hommes et de femmes ont des origines françaises. Beaucoup l’ignorent, certains cherchent leurs racines.

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Les cinquante noms de famille les plus fréquents au Québec.

Une union symbolique : Robert Giguère de Tourouvre et Aimée Miville, de Brouage.

Un cas concret qui illustre le tourisme de racines.

Robert Giguère

Cette famille, à cheval entre la Normandie et l’Aquitaine, est l’unique souche des Giguère d’Amérique. Elle est le parfait exemple de la coopération entre les 3 territoires sur ce projet. En effet, en 1680, Robert et Aimée sont confirmés à Château-Richer par Monseigneur François de Laval, originaire de Montigny-sur-Avre.

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